Vis ma vie de Scrum Master

Les Voix De la Veille
6 min readNov 5, 2018

--

Scrum master, c’est un terme à la mode. On l’imagine avec son slip au-dessus de ses collants et sa cape. On en parle dans les bouquins. On retrouve plein de personnes certifiées. Les plus chanceux en fréquentent quotidiennement.

Scrum Master, un super héros?

Un peu par hasard, je me suis retrouvée avec la casquette de Scrum Master. J’ai dévoré bouquins, guides, articles et autre source d’information mais j’avais toujours une question “Mais concrètement, il fait quoi le Scrum Master de ses journées ?”.

Après deux ans de pratique, sur différents projets, je lève le voile sur un des mystères de l’agilité.

Avant de commencer, je tiens à préciser que ma présentation du rôle de Scrum Master reflète mon expérience personnelle. Les fonctions de ce rôle changent selon les entreprises, selon la personnalité du Scrum Master et aussi du temps dédié à ce poste.

Ma mission en tant que Scrum Master est d’accompagner une équipe de développement dans la production d’un logiciel de qualité tout en faisant en sorte que tout le monde y trouve un maximum de satisfaction personnelle. Afin de remplir cette mission, une partie de mon activité est fixe et une autre partie est liée aux aléas de la vie du projet.

Scrum Master, un métier incompris?

Tout d’abord, si vous souhaitez un petit rappel vers l’agilité, je vous invite à écouter le podcast des voix de la veille consacré à l’agilité : https://soundcloud.com/user-903547298/lagilite

Mon activité récurrente

Mon début de sprint est consacré à aider l’équipe à s’organiser pour cette itération et à vérifier que toutes les conditions soient remplies afin qu’ils puissent travailler sereinement.

Par exemple, je vais créer, dans notre board, les tickets des tâches récurrentes et créer des moments pour que les développeurs se coordonnent pour la réalisation des tâches. S’il manque des infos (contrats d’interfaces, jeux de données…), mon bagage technique me permet d’aller les chercher en contactant les partenaires et en rajoutant du détail aux tâches.

Mon équipe et moi (soyons honnête, j’ai un petit côté Scrum maman)

Au cours du sprint, je vais vérifier que l’équipe échange bien, notamment grâce au DSM mais aussi qu’ils ne rencontrent pas de blocages ou de frustration sur leur tâche. Pour m’aider à connaître l’humeur de chacun, j’utilise l’outil team mood. Le principe est simple et rapide : chaque personne de l’équipe note anonymement tous les soirs sa journée sur une échelle de 1 à 5 afin d’avoir un ressenti quotidien. Si je constate une note que je n’arrive pas à expliquer, je creuse le point.

J’assure aussi les relations quotidiennes avec le client, la direction et les différents partenaires, notamment pour donner de la vision sur l’avancement de l’équipe et remonter des alertes si nécessaire. Je suis aussi en charge de la gestion de la capacité de l’équipe. C’est-à-dire que je dois anticiper la capacité à produire de l’équipe afin de permettre au Product Owner d’avoir de la visibilité sur les sprints à venir. Cela me permet d’anticiper les périodes de congés et de prévoir un système de backup au sein de l’équipe.

Mon activité récurrente est plus importante en fin de sprint. Il faut que je l’analyse afin d’en tirer les forces, les faiblesses et l’évolution par rapport aux sprints précédents. Pour cela, je suis différents indicateurs :

  • Le radar de sprint : l’équipe note anonymement plusieurs critères du sprint (satisfaction personnelle, qualité, autonomie de l’équipe, amélioration continue, ….)
  • Le coefficient de focalisation (moyenne du nombre de points par jour réalisé par l’équipe durant le sprint) et la prédictibilité (capacité de l’équipe à tenir ses engagements).
  • La qualité de nos livrables (anomalies ouvertes, traitées, en attente de traitement, temps de traitement des tâches, la couverture des tests, pourcentage de dette technique …).

L’idée est que je sois toujours capable d’expliquer une hausse ou une baisse de l’un des indicateurs puis de mettre en place des solutions. #AméliorationContinue

Enfin, dans mon activité récurrente, j’ai une casquette de facilitateur lors des rituels agiles.

  • Lors du DSM, je dois vérifier que la réunion ne sort pas du cadre, qu’elle ne dure pas plus de 15 minutes et que tout le monde a le temps de s’exprimer (en répondant bien aux trois questions : “qu’est-ce que j’ai fait hier?”, “qu’est-ce que je vais faire aujourd’hui?”, “quels sont mes points de blocage?”). Cela sera donc plus un rôle de gardien du temps.
On déconne pas avec le temps de parole
  • La démonstration (ou sprint review): je suis en charge de l’organisation de la réunion. En amont, j’aide l’équipe à se répartir les tâches et je communique aux participants la liste des fonctionnalités qui seront démontrées par l’équipe.
  • Le sprint planning : Mon objectif est d’accompagner l’équipe dans la détermination de son engagement pour l’itération. Avant la réunion, je vérifie que les développeurs ont bien eu les informations nécessaires pour la mener à bien. Pendant celle-ci, j’interviens dans un rôle de médiation en cas de conflits, par exemple sur le chiffrage ou sur le contenu. Je vérifie que tous les développeurs aient pu s’exprimer sur les chiffrages.
  • La rétrospective : Je dois mettre en place un cadre qui va inciter l’équipe à faire le bilan de sprint. Je reviendrai sur la rétrospective dans un article dédié. #teasing

Mon activité imprévisible

Mon activité imprévisible est cachée derrière une petite phrase : “Éliminer les obstacles au progrès de l’équipe de développement”. Mon rôle le reste du temps est d’absorber toute tâche où l’équipe n’a pas de plus-value. Cela peut être très varié et dépend du projet:

  • Qualification des anomalies
  • Lors d’un incident de production : gestion de la communication à l’extérieur de l’équipe, rédaction du REX
  • Suivi des processus de mise en production
  • Support au Product Owner sur la réalisation de documentation
  • Gérer le truck factor
  • Trouver des volontaires pour réaliser certaines tâches. J’aide l’équipe mais je ne prends pas non plus toutes les tâches! Il ne faut pas devenir le baby-sitter.
  • Le recrutement des nouveaux membres

Enfin, Scrum Master c’est avant tout l’accompagnement d’une équipe. C’est donc beaucoup d’humain. Il faut prendre le temps d’écouter, de questionner, d’observer afin de pouvoir agir en cas de conflits ou de frustrations. Cela va demander beaucoup de temps de réflexion, de “veille” mais aussi d’échanges ponctuels avec d’autres Scrum Masters afin de partager nos pratiques et d’échanger sur nos problématiques.

Conclusion

Le quotidien d’un Scrum Master est très varié, il n’y pas de journée type. Il faut jongler entre les activités récurrentes et l’activité imprévisible. C’est un poste qui me passionne car chaque jour est une surprise! On est sans cesse amené à se poser des questions car les problématiques sont variées. C’est un poste qui demande de l’organisation, de la créativité, une bonne communication, de la patience parce que de nombreuses réunions, une base technique pour pouvoir échanger avec les développeurs et surtout de la passion!

J’ai aussi une grande passion pour la gamification

Charline Renart, Scrum Master Valeuriad

Quelques ressources qui m’ont aidé :

Bien comprendre l’agile et le scrum :

L’animation d’atelier :

L’échange avec d’autres Scrum Masters (pour les Nantais):

  • l’Agile Nantes et ses sessions mensuelles pour découvrir de nouvelles pratiques (ou revoir les bases selon le thème)
  • La session annuelle des Scrum Masters de l’ouest pour échanger entre Scrum Masters sur des problématiques communes

--

--

Les Voix De la Veille
Les Voix De la Veille

Written by Les Voix De la Veille

Podcast de veille IT nantais. Vous pouvez retrouver nos émissions sur https://soundcloud.com/user-903547298

No responses yet